L'île aux pirates



L'Île au pirate

Le 17, 18 et 19 AOÛT à Gorze (57) Accueil du public sur le village à partir de 18h30 Spectacle à la nuit tombé à 21h (Durée 2h30).

Écrit à la fin du 19e siècle par Robert Louis Stevenson au cours du long voyage en mer qu’il fit pour retrouver l’amour de sa vie, l’île au Trésor traite de liberté, d’aventure et d’évasion.
Cet esprit pionnier imprègne les hommes et les femmes depuis la nuit des temps. De la (re)découverte des Amériques à la conquête spatiale, c’est bien l’espérance et le fantasme d’une vie nouvelle qui fait vibrer l’âme des découvreurs.
En effet, si L’Île aux Pirates possède une dimension fantastique et romanesque dans son exécution – je ferai appel à Laurène Tampigny, maîtresse d’armes, pour chorégraphier les séquences de duels au sabre – ce « spectacle de genre » souhaite mettre en lumière une conséquence systématique et récurrente des conflits qui ont façonné notre histoire. Car après tout, comment naissent les pirates ?
La guerre de succession espagnole qui ravage les Caraïbes au début du XVIIIe siècle voit s’affronter les flottes des grands royaumes qui luttent avec avidité pour s’accaparer les richesses du Nouveau Monde. Chaque concurrent engage sa marine royale et tous les coups sont permis. Pour destabiliser les positions des uns et voler le butin amassé par les autres, les grandes puissances n’hésitent pas à faire appel à des mercenaires flottants protégés légalement par des Lettres de Marque, qui les autorisent à piller au nom de la Couronne dont ils dépendent.
Vous l’avez compris, il s’agit des fameux corsaires. Ce sont pour la plupart des soldats en rupture de ban qu’on utilise pour semer la terreur dans les rangs ennemis et commettre les exactions que ne peuvent assumer officiellement les monarques. Malheureusement, cette indulgence précaire ne dure que le temps du conflit.
Lorsque sonne l’armistice et que les frontières se stabilisent, les lettres de marque deviennent caduques. Environ 30 000 hommes et femmes, usiné.es par et pour la guerre, qui ne tiraient jusqu’alors leur subsistance que du pillage et de la violence sont laissé.e.s sur le carreau. Que faire alors ? Jeter l’ancre ? Jeter l’éponge ?
Enterrer ses pistolets pour acheter une ferme sur le plancher des vaches avec son maigre butin ? Comment revenir à la vie civile où tout n’est que travail acharné et taxes indignes quand on a jusqu’à présent fait que se servir ?
Le destin de ces hommes, ces femmes (n’en déplaise au patricarcat) et ces enfants (la marine engageait des mousses d’à peine sept ans) n’est malheureusement pas isolé dans l’histoire. On retrouve des pirates à toutes les époques, sur tous les continents… certains, constitués en Etats, perpétuent de nos jours ces actes de barbarie. Affranchis, terroristes, enfants soldats, milices privées, révolutions militaires… que ferons nous, si armistice il y a, des milliers de combattants qui se battent aujourd’hui en Ukraine avec son cortège de misère, de banditisme et de traumas irrévocables ?
L’île aux Pirates se veut autant témoignage que manifeste pour la paix. Un poème tout public alternant les rires et les larmes.
Depuis les berges peuplées de roseaux des étangs de Moselle, nous proposons un roman d’aventures grandeur nature, bercé par le clapotis de l’eau et le chant multimillénaire de la liberté, au son des sabres et destirs de canon.
Quoi de plus efficace qu’un bateau pirate pour s’évader et partir à la conquête d’un ailleurs poétique ?

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